Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de parler de son métier en public.

Le 6 mai 2022, Elie Maucourant est intervenu dans le cadre d'une conférence TedX organisée par la Kedge Business School de Marseille.

Autant vous dire que chez Alamut, nous sommes incroyablement fier de voir nos auteurs défendre une certaine vision du monde de l'écriture et de l'écrivain.

L'auteur de Warm Blue et de Marcheurs a eu la gentillesse de dresser un petit bilan de cette expérience particulièrement forte dans la vie d'un écrivain.

Alamut Éditions - Salut Élie ! Tout d'abord, est-ce que tu peux nous dire comment cette opportunité s'est présentée ?

Élie Maucourant - Ce n'est pas la première fois que je viens à Kedge. J'avais été invité quelques mois auparavant, via l'association Clepsydre, à venir débattre avec l'essayiste philosophe Guillaume Morano sur le futur. J'en avais gardé un excellent souvenir, et je salue au passage Thibaut Descourt et Iannis El Machrouhi. Cette fois-ci, à l'initiative de TedxKedgebs, je suis convié à prendre la parole dans le cadre d'une Ted X conférence. Autre format, autre enjeu ! Avec les autres speakers, forts sympathiques, nous sommes reçus comme des princes à l'Intercontinental de Marseille (5 étoiles). A ce propos, il faut saluer le super travail fait par l'équipe de Kedge, et j'ai une pensée pour Loïc Holuige et sa coordinatrice, sans compter tous les autres.
La thématique de cette journée est "shape the future", et je saute sur l'occasion pour raconter les galères d'une vie d'auteur. C'est un peu l'opposé du développement personnel : en partageant les difficultés traversées, je souhaite mettre en commun une expérience qui, j'ose le croire, trouvera un écho plus large et rassurera ceux qui sont confrontés aux mêmes problèmes. Je ne vais pas chercher à expliquer que c'est facile, et encore moins à donner les clefs de la réussite pour être publié !
Exercice complexe, donc, de parler de soi et non d'un texte... Exercice impressionnant, aussi, il faut en convenir, puisque je serai seul face à une centaine de personnes, seul sous les projos' et sans un bureau de professeur pour se cacher.  Guillaume Morano est de la partie, et nous partageons ce même sentiment. Mais quelque part, nous sommes heureux d'être enseignants à côté : parler en public est une routine, même si la conférence Ted est un peu différente dans son format.

Alamut Éditions - Il y avait d'autres conférenciers à parler du sujet du futur. Tu as pu échanger avec eux ?

Élie Maucourant - Effectivement, on était plusieurs, forts différents : Marion Gayral, une thérapeute qui cherche à nous aider à renouer avec l'avenir,  Dorian Soler, un coach qui parle de ses expériences de vie, Cindy Dauvin, une cheffe d'entreprise qui veut remettre le bien-être au travail sur la table des négociations, Charlotte Desrosiers, une ancienne cadre devenue podcasteuse, Khalil Ahmed, un jeune père qui fait l'éloge des femmes, Luka Kobe, un musicien qui reconnecte enregistrement, corps et sons tout en explorant de nouvelles symbioses, Guillaume Morano escorté de ses chimères cyborgs, et enfin moi-même. L'ambiance est excellente, bon enfant. Le stress est partagé par tous et certains vont faire quelques exercices de sophrologie dans un coin. Pour ma part, j'opte pour le café et une bonne dose de surconfiance en soi : après tout, c'est comme un genre de cours, non ?
Oui, ça marche. Jusqu'à ce que j'avance sur scène et que je réalise que c'est maintenant. Là, c'est plus la même. Pas le temps d'niaiser, va falloir assurer. Allez, sortez les cartouches et baïonnette au canon. C'est parti !

Alamut Éditions : Si tu n'avais qu'une seule chose à garder de cette expérience, ce serait quoi ?

Élie Maucourant - Ce serait l'envie de remonter sur scène. Car une fois la tension envolée, j'ai ressenti un grand bonheur à parler de mon parcours sans fard. L'expression d'une envie sincère de révéler l'envers du décor et le revers de la médaille, mais aussi et surtout de partager cette expérience unique, quasi-religieuse, qu'est l'écriture.